L'université est le lieu de la liberté intellectuelle. Voilà une sentence qui revient souvent dans la bouche de tout un tas d'individus, à commencer dans celle d'un certain professeur d'histoire. Je demande qu'on arrête de se voiler la face : la liberté intellectuelle à la faculté s'arrête là où il y a divergence avec les professeurs. On ne me fera pas croire le contraire. Nos enseignants-chercheurs, brillants ou pas, cela est varié et là n'est pas la question, clament aimer la contradiction, mais une fois dans leurs retranchements et face à ladite contradiction ils sont piqués au vif. Ils la balaient vite. Et qu'on ne me dise pas ici que s'ils ne l'acceptent pas c'est qu'elle ne fait pas le poids, c'est faux. Bref, évidemment la fac n'est pas un lieu de professionnalisation, mais bien un lieu où l'on développe une façon de pensée, de raisonner, de réfléchir, où l'on se cultive et où l'on développe des capacités intellectuelles, et non pas un endroit où l'on apprend un métier. Cependant, n'érigeons pas la "liberté intellectuelle" en valeur-clef de la faculté, clef de voûte de tout un système. Ce serait bien naïf. Il faut savoir faire la part des choses entre la propagande, le verbe et les slogans bien huilés qui l'accompagnent, et la réalité plus nuancée. Certes le pessimisme n'est pas forcément de rigueur, nonobstant un double langage réel et incontestable. La naïveté a parfois du bon, mais il ne faut pas en abuser, pour ne pas illustrer la celèbre maxime d'un professeur d'éducation physique lesnevien : "Le royaume des cieux appartient aux imbéciles heureux".