Lettre des 5 confédérations au Président de la République
Paris, le 28 mars 2006
Monsieur Jacques CHIRAC
Président de la République
Palais de l’Elysée
75008 - PARIS
Monsieur le Président,
Le 16 janvier 2006, sans la consultation préalable que prévoit la loi du
4mai2004, le Premier Ministre a annoncé le projet de Contrat de Première
Embauche après avoir mis en place, sous les mêmes modalités et par voie
d’ordonnance, le Contrat Nouvelle Embauche.
Contrat précaire, stigmatisant pour les jeunes, préfigurant une remise en
cause du CDI et du Code du travail, le CPE est devenu synonyme de
précarité. Il est rejeté par la totalité des syndicats de salariés et la
majorité des syndicats d’étudiants et de lycéens.
Lors de la rencontre que nous avons eue avec le Premier Ministre, le
vendredi24 mars, nous lui avons indiqué que nous demandions le retrait du
CPE afin de rétablir un climat d’apaisement indispensable à un dialogue et
des négociations sur les questions de fond: l’emploi, la précarité et les
accès à l’emploi et à la formation professionnelle des jeunes.
Devant l’absence de compréhension du Gouvernement depuis deux mois nous
avons, à différentes reprises, mobilisé avec à chaque fois une
participation de plus en plus importante. Le 28 mars, ce sont près de trois
millions de personnes qui ont manifesté sur tout le territoire et de
nombreux salariés du privé et du public qui ont fait grève.
Nous vous demandons, Monsieur le Président, d’apprécier combien la crise
actuelle est source d’exaspération et de tensions dans le pays.
Attachés aux valeurs républicaines et démocratiques, nous vous saisissons
solennellement afin qu’en application de l’article 10 de la Constitution,
vous demandiez au parlement une nouvelle délibération de la loi égalité des
chances excluant notamment l’article8 relatif au Contrat Première Embauche.
…/…
C’est, pour les cinq confédérations syndicales, la condition nécessaire et
indispensable à l’ouverture rapide du dialogue social auquel nous
souhaitons participer et qui est actuellement totalement bloqué.
Dans l’attente, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en
l’expression de notre considération distinguée.
CGT Bernard THIBAULT
CFDT François CHEREQUE
FO Jean-Claude MAILLY
CFTC Jacques VOISIN
CFE-CGC Jean-Louis WALTER
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