Du rapport entre l'université et le monde du travail

Voila, chirac a proposé ça... Et je suis assez d'accord avec appolodore.

- C'est un leurre pour pointer du doigt un responsable "l'université qui enléve tout sens de la réalité et qui est hors du monde du travail"

- C'est un théme récurrent de la droite "rendre les études plus en adéquation avec le monde du travail"

Qu'en pensez-vous? L'université doit-elle être un lieu de connaissance ou un lieu de préparation au monde du travail?

L'idéal : les 2 mon capitaine !!!

Quand on voit les problèmes de chômage post-fac, il faut admettre qu'il est temps de trouver des solutions, non ?

Ne serait-il pas préférable, avant l'université, de dire exactement ce vers quoi l'on s'oriente.

Je veut dire... si la personne veut absolument avoir un travail, elle devrait alors 'orienter vers une filiére professionalisante. CEla existe, mais est dévalorisé, à mon sens

Ne serait-il pas mieu de garder la faculté comme lieu de connaissance pure, mais sans pour autant amener vers un travail, et revaloriser les filiéres professionalisantes, pour les personnes voulant s'orienter directement vers le monde du travail?

Pour moi, beaucoup de personne vont en faculté faute de mieux, ou en se disant que leur diplome de licence les protégera contre le chômage. Ne searit-il pas mieux d'enlever les illusions auparavant, et laisser la faculté être un lieu de recherche, et non de proffessionalisation.

Car a mon sens, le risque, si la faculté devient un lieu de professionalisation, c'est de voir la recherche être sacrifié pour laisser la place au monde du travail.

Avant tu sortais de la Fac avec un diplôme, tu étais sûr de trouver un emploi, et en adéquation avec tes études. L'inflation scolaire a grimpé, grimpé, et aujourd'hui avec un capital culturel et symbolique qui ne sert plus à grand chose... Je sais très bien qu'avec une licence de Socio ou même un Master, je n'ai que peu de chances de trouver un job où mon diplôme sera utile. Un pote à moi à un DESS de Socio (Bac+5 donc) et il est caissier à Paris...

Mais le problème vient plus des gens qui embauchent que de l'université, car je ne pense pas que ce qu'on apprenne à la Fac soit inutile dans la vie active. Dire que l'université n'est pas en adéquation avec le marché du travail c'est renvoyé la balle au lanceur.

Donc dans mon cas personnel, la Fac est un lieu de connaissance. Même si je sais que c'est lieu qui prépare à la vie active pour de nombreuses filières.

Si tu t'orientes vers une filière qui ne recrute pas, t'auras pas de boulot au bout ça c'est sûr. Il faut se renseigner un minimum sur les débouchés de ta filière.

La Socio prépare beaucoup aux concours de la fonction publique, elle assure une bonne culture général, c'est pour ça que c'est l'une des plus choisies.
Après si tu veux faire de la socio c'est soit prof', soit sociologue ^^

ouh la mais je me fais massacrer...

Je suis d'accord avec vous, bien sûr, l'université doit rester un lieu de recherche, de savoir...

Mais il faut quand même remettre certains éléments en question, ne pas laisser tant de gens s'engouffrer dans des filières saturées.
L'université doit être réformée, mais pas seule : du haut de mes 20 ans je ne prétends pas avoir des solutions miracles, mais l'éducation nationale depuis sa base doit subir des modifications, mais ceci est sans doute un autre débat

le problème aujourd'hui c'est qu'il n'y a aucun filtrage du nombre d'étudiants entrant dans une filière à la fac. Je mets de côté ces histoires de réduction de postes au capes. Puisque bien évidemment, il n'y a pas que l'enseignement comme voie d'issue. Malheureusement, le travail d'orientation en lycée est mal fait, par conséquent les bacheliers se lancent parfois dans des études alors qu'ils ne savent même pas quels sont les débouchés.
Alors le rapprochement entre le monde de l'entreprise et les universités est un éternel problème... Mais même sans évoquer cela, peut-être faudrait-il penser à un système comme le numerus clausus. Je sais, ça fait très peur à beaucoup de personnes, et l'idée de sélection fait dresser les cheveux sur la tête d'autant de monde, moi compris. Mais il faut aussi éviter que des jeunes se lancent dans de nombreuses années d'études coûteuses alors qu'il n'y aura aucun débouché au bout ! Le travail à effectuer est en amont. Il n'y a pas de solution toute faite, mais il faut y réfléchir maintenant.

Je pense que le problème est avant l'université : au collège et au lycée.

On ne renseigne pas du tout les gens sur les filières, sur les métiers ce qui fait que beaucoup de monde pense qu'il faut aller à l'université alors qu'ils auraient été bien plus heureux à apprendre un métier manuel par exemple. Ensuite, on dirige les gens en fonction des matières du secondaire dans lesquelles ils ont des bonnes notes : donc même si ces personnes là ne sont pas passionnées par ce qu'on leur propose, elles y vont et parfois se plantent. (moi, j'était, si j'avais écouté les conseillères d'orientations, plutôt destiné à aller en sciences, finalement, l'histoire qui était une vieille passion me réussit pour l'instant).

En conclusion, je pense qu'on devrait mieux renseigner les gens sur leur avenir et les inciter à aller vers des filières plus par passion que par obligation.

Aelkim a écrit:

Car a mon sens, le risque, si la faculté devient un lieu de professionalisation, c'est de voir la recherche être sacrifié pour laisser la place au monde du travail.

Je suis bien d'accord...
Moi je crois que l'idéal pour les libéraux serait un système d'éducation totalement dépendant des demandes du monde du travail... Mais où est la liberté de connaissance dans tout ça? Et les professions dites intellectuelles totalement improductives économiquement? En clair ce serait: va travailler mais surtout ne réfléchit pas car c'est improductif et c'est pas avec ça que tu paieras ta bouffe et ton loyer... Le travail avant la pensée... Travaillez mes chers compatriotes, nous réfléchirons à votre place...

C'est déjà le principe de l'école, former une partie d'élites destinée à diriger, et une partie destinée à être dirigée. Le fameux "socle commun" ne va que renforcer ces différences, avec d'un côté la base, le niveau standard : français, maths, langue étrangère ; et de l'autre ceux qui auront eu la chance de pouvoir pousser plus loin. L'école ne fera plus que reproduire les inégalités sociales, elle va en produire de nouvelles.

Erwan a écrit:

Aelkim a écrit:

Car a mon sens, le risque, si la faculté devient un lieu de professionalisation, c'est de voir la recherche être sacrifié pour laisser la place au monde du travail.

Je suis bien d'accord...
Moi je crois que l'idéal pour les libéraux serait un système d'éducation totalement dépendant des demandes du monde du travail... Mais où est la liberté de connaissance dans tout ça? Et les professions dites intellectuelles totalement improductives économiquement? En clair ce serait: va travailler mais surtout ne réfléchit pas car c'est improductif et c'est pas avec ça que tu paieras ta bouffe et ton loyer... Le travail avant la pensée... Travaillez mes chers compatriotes, nous réfléchirons à votre place...

Tu en as des métiers où il faut réfléchir à part les métiers intellectuels (littéraires tu as l'air de vouloir dire), la finance, la gestion, la comptabilité, la mécanique, l'électronique, le commercial, la science, les recherches... Il faut pas être né de la dernière pluie pour le faire. Après ceux que ça motive pas et qui préfèrent le manuel pourquoi les en empêcher? Il en faut.
Pour moi le socle commun va permettre aux élèves qui ont plus de difficultés ou qui veulent partir dans une filière professionnelle directement d'avoir un minimum de connaissances. Mais sans oublier ceux qui veulent aller plus loin, ils auront de bonnes bases pour approfondir leurs connaissances par la suite.

oui, mais je parlais aussi des métiers de la recherche: une trop grande orientation vers des métiers, comme tu le dit, ne risque t-elle pas de dévaloriser complétement la recherche, considérée comme optionnelle, comparativement à l'insertion professionnelle?

Nous sommes trop dans une société du court terme. La faculté, je pense, échappe pour l'instant à cette optique (quoique). Cela ne risque-t-il pas de changer si l'on oriente vers une professionalisation de la faculté?

quand à ceux qui sont interressé par des métiers manuels: on est d'accord. D'ou, a mon avis, une nécessaire revalorisation des filiéres techniques. (car à mon sens elles sont dévalorisée)

A mon avis, la vraie question a été soulevée lors du mouvement contre la réforme LMD qui incluait, à l'origine, l'entrée des entreprises dans le conseil d'administration de l'université...à quand une université Citroen à Rennes, une autre Thalès option Arsouille à Brest, etc.