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 A propos du "capitalisme", en particulier français

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Apollodore
Magister Bourrinorum
Apollodore


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MessageSujet: A propos du "capitalisme", en particulier français   A propos du "capitalisme", en particulier français EmptyDim 19 Mar - 19:30

A force de lire assidument tous les posts, je me suis rendu compte qu’un léger flou conceptuel flottait sur la notion de capitalisme et me suis dit que plutôt que de répondre un par un à tous les posts, il valait mieux ouvrir le débat sur la notion elle-même.
Un peu d’Histoire pour commencer : il va de soi que le concept politico-économique de capitalisme est issu de l’analyse marxienne des années 1840-1850, sachant de façon générale que cette notion, comme toute notion conceptuelle, de l’aveu même de son auteur, réclame une lecture philosophico-historique amenée à changer au cours du temps.
Je regrette ainsi parfois d’entendre parler en général du « capitalisme », alors que depuis un siècle et demi, cette notion mérite d’être précisée, qu’on soit « marxiste » ou non, et qu’il s’agisse ou non du problème du CPE.
La structure actuelle du capitalisme français, assez spécifique d’ailleurs, réclame des analyses plus précises, du fait des changements macroéconomiques au niveau national ou international qui ont marqué ces dernières décennies, notamment le développement du secteur des services, et l’existence d’un aggiornamento des « grandes entreprises » vis-à-vis de la politique de l’emploi ces 20 dernières années. Alors, quoi ? Eh bien, la situation en France me semble aujourd’hui la suivante : d’un côté un certain nombre de grands groupes, parfois anciennement nationalisés, qui reposent grosso modo sur une structure capitalisme « à la Marx », c’est-à-dire sur un actionnariat indifférent à la vie économique en général, et seulement soucieux de dégager des plus-values, et de l’autre côté un tissus très dense de PME qui ne fonctionne généralement pas sur des bases capitalistiques, certaines étant fondées sur un actionnariat familial et d’autres sur la participation minoritaire ou majoritaire des grands groupes. Bref, la situation à laquelle nous devons faire face est, je crois, la suivante : d’abord un problème sérieux de sous-traitance (les rapports entre multinationales et PME, très sensible par exemple dans le domaine de la distribution) sachant que les capitaux des multinationales sont mondialisés, ce qui n’est pas le cas des PME, dont l’impact social est bien plus important en nombre d’emplois. Il serait ici important, vis-à-vis notamment du CPE, de savoir en quoi la question de l’emploi précaire joue différemment selon ces différents types d’employeur, étant entendu qu’un jugement général serait à côté de la plaque.
Autre problème : la représentation politique des différents acteurs de l’économie. On retrouve en général autour de la table, d’une part le MEDEF, qui ne représente au fond que ses mandants, à savoir les multinationales dont les capitaux n’ont rien à voir en soi avec l’économie françàise, mais dont un certain nombre de membres sont de l’ordre de la banque-assurance (qui, via tous les modes actuels de l’épargne salariale, jouent un rôle évident sur l’économie nationale, voire européenne) et de l’autre, les PME, qui pour des raisons complexes ne parviennent pas à exister politiquement, prises qu’elles sont entre leur rôle croissant de sous-traitance vis-à-vis des grands groupes, et de l’autre côté parfois aussi par la vieille référence historique à la Commune de Paris (alliance de l’artisanat et du monde ouvrier, contrairement à ce qu’une longue traditinon historiographique d’origine marxiste a cherché à faire croire, pour des raisons qui lui appartiennent). Bref, ce qui sclérose les relations sociales en France aujourd’hui, c’est, je crois, pour une part, le refus de prendre en considération les particularités des PME, l’impossibilité politique de leur offrir un ensemble de textes permettant de les préserver de l’empire des grands groupes multinationaux, en particulier dans un pays où le monde des services n’a pas, idéologiquement parlant, suffisamment fait parler de lui à l’heure actuelle, que ce soit vis-à-vis du MEDEF ou des organisations syndicales de salariés.
Pour conclure, il est aujourd’hui dangereux, qu’on soit « de droite ou de gauche » de parler en général du « capitalisme », sans mesurer le poids effectif du capital, des diversités de l’actionnariat privé et//ou industriel dans la société française d’aujourd’hui. Il me semble que l’affaire du CPE relève au moins pour une part de l’usage inconsidéré, et assez fréquemment partisan (des deux côtés) de la notion vieillie et indifférenciée, tant qu’elle reste générale, de capitalisme. On pourrait d’ailleurs poser la même question, avec d’autres réponses, vis-à-vis des méandres incertains du « libéralisme », le flou profitant ici aussi toujours à ceux qui l’imposent, bien plus qu’à ceux qui le subissent…
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